Une définition de l’image corporelle

L’image corporelle peut être considérée comme l’ensemble des sentiments, attitudes, souvenirs et expériences, qu’un individu a accumulés à propos de son propre corps et qui se sont plus ou moins intégrés dans une perception globale (Bruchon-Schweitzer 1986). Elle est le résultat d’une activité psychique des individus, face à divers déterminants biologiques (le corps réel) ou sociaux (le corps perçu par autrui). Elle est évolutive, change avec l’âge, se constituant dès la première enfance et se trouvant au fondement de l’identité.

 

L’insatisfaction corporelle

L’insatisfaction vis-à- vis de son poids est un indicateur d’insatisfaction corporelle. La vision négative du corps concerne surtout les filles, sans doute en raison des normes esthétiques qui pèsent plus fortement sur elles. En effet, parmi celles qui présentent une corpulence normale ou insuffisante (selon leurs propres indications sur leur poids et leur taille), 31 % se trouvent un peu ou beaucoup trop grosses (vs 15,5 % pour les garçons).

Cette insatisfaction s’amplifie avec l’âge chez les filles passant globalement de 31 % qui se jugent un peu ou beaucoup trop grosses en sixième à 42 % en troisième, alors qu’elle reste stable pour les garçons (Health Behaviour, 2010).

 

Ses conséquences

L’insatisfaction corporelle a des répercussions sur les comportements (alimentaires, pratique d’une activité physique) et ainsi sur l’état de santé de la population. Globalement, l’image que les jeunes ont d’eux-mêmes correspond à la réalité de leur poids, en particulier les collégiens en surpoids et obèses qui sont 74 % et 88 % à se trouver « un peu » ou « beaucoup » trop gros. Ils déclarent respectivement à 75 % et 91 % avoir besoin de perdre du poids ou suivre déjà un régime. Ils semblent donc avoir pris la mesure du problème et essayent de le résoudre. Pour autant, parmi les 30 % de jeunes qui déclarent faire un régime ou avoir besoin de perdre du poids, 23% déclarent néanmoins un poids normal ou insuffisant. Les filles sont plus concernées (31 %) que les garçons (16 %) par cette discordance. Ainsi, en matière de contrôle du poids, l’insatisfaction corporelle apparaît comme déterminante (Health Behaviour, 2010).

La perception du corps (la satisfaction corporelle) est intimement liée à l’estime de soi et impacte les comportements alimentaires et d’activité physique, mais aussi d’autres comportements (consommation de tabac, vie affective et sexuelle, etc.) aussi bien chez les filles/femmes que chez les garçons/hommes. L’insatisfaction corporelle est donc un enjeu de santé publique, et ce de manière d’autant plus prégnante à l’adolescence, période clé pour l’élaboration de points de vue sur soi-même et le monde, mais, aussi, période de changements majeurs du corps (Dany, Morin, 2010).

 

LIKE YOU, une partie de la solution

L’étude des pratiques et des motivations des régimes, met en évidence une concentration de la pression sociale en France sur certaines catégories de la population : les femmes, les plus jeunes, les classes moyennes (De Saint Pol, 2013).

Dans l’optique d’interventions visant le bien-être en lien avec l’alimentation, les outils pédagogiques disponibles en France n’apportent que des réponses partielles. C’est pour proposer une réponse complémentaire que LIKE YOU a été construit à partir de l’expérience d’ÉquiLibre.

Toutefois, il est important de souligner ici qu’agir en faveur des compétences, des ressources personnelles et de comportement favorables à la santé ne représente qu’une partie des actions souhaitables pour faire évoluer la situation actuelle. Dans une démarche de promotion de la santé, d’autres actions sur les autres déterminants de la santé (environnement social, environnement matériel) peuvent ou doivent être réfléchies en continuité de ce programme.